Trois ans, c'est peu et c'est beaucoup, ça dépend de ce qu'on y a vécu pendant ces trois années.Trois ans sur un lieu de travail, c'est quand même environ 650 jours à côtoyer quotidiennement les quelques mêmes personnes, à échanger, à partager, à fournir des travaux, à se supporter positivement ou négativement, à partager des repas, des joies, des peines.....
Ce sont des amitiés qui se sont créées, de la confiance accordée à tort et à raison. C'est quand même un gros moment de vie.
Travailler dans une association, ça peut enrichir, mais ça peut aussi détruire !
ça peut même faire les deux, c'est comme au casino, faut savoir t'ârrêter avant de tout perdre.
Voici ma lettre de départ de ce que j'ai maintenant envie d'appeler le "Groupe d'Intérêts Personnels" pour quelques uns :
Chers collègues et amis,
Ce qui devait arriver arriva. J’ai donc décidé de tourner la page et de quitter l’entreprise.
Avec le soutien amical de nombre d’entre vous, j’ai essayé de rester, de durer, de m’accrocher, mais, vous avez constaté que j’allais de plus en plus mal. Mon compagnon et mes enfants me pressaient de partir de là, et il y avait cet écœurement, ce mal au ventre et cette constante envie de vomir, ce mal qui vous prend les tripes et qui ne vous lâche pas, même si vous faites le fanfaron et que vous vous dites à vous-même et aux autres que vous gérez, que vous êtes forte, qu’ils ne vous auront pas …
Il est des combats qui sont vains.
En avril 2011, quand Michel est parti, la SAG a perdu en sérieux et en compétences, ses qualités principales.
En mai 2011, quand Mous est partie, la SAG a perdu en humanité, sa qualité principale.
Chacun sait, même lui, que ce n’était pas toujours simple de travailler au quotidien avec Michel, mais c’était un roc au niveau comptabilité et gestion ; et bien souvent, depuis son départ, j’ai eu recours à ses outils et tableaux pour mon travail. Je le revois encore « au placard » pendant qu’un autre s’attribuait les budgets 2011 qu’il avait fait, pour les présenter aux présidents.
Quant à Mous, deux ans à travailler ensemble, m’ont fait découvrir une collègue sérieuse et compétente, qui aimait son travail, qui assurait, même pendant les longs mois où elle faisait la navette entre son boulot et l’hôpital. On a voulu la dénigrer et on a tenté de la casser. Elle a sauvé sa peau en partant, elle aussi. (Comme d’autres hors SAG).
J’ai alors perdu une collègue, mais j’ai gardé une amie. Je ne m’en suis jamais caché.
Après ces départs donc, (et je ne parle que de la SAG) je me suis retrouvée à gérer toute seule des gros dossiers, les compta ML et PLIE, la paye ML, PLIE puis MDE, Innovance, le contrôle FSE ML 2009, la répartition du budget CPO état…, j’ai essayé d’avancer avec des gens qu’aujourd’hui, je n’estime pas, ni humainement, ni professionnellement, hormis Fatiha bien sûr.
Ces gens me le rendent bien en m’accusant de vols de données informatiques et en portant plainte contre moi sans aucun respect des procédures légales. En un seul courrier, ils m’informent que je suis accusée, jugée et condamnée.
Pourquoi doit-on systématiquement salir, dénigrer et diaboliser les gens qui quittent le GIP ? Serais-je brusquement devenu une dangereuse espionne prête à divulguer les informations confidentielles de la structure ? Qui va le croire ? Et, pour quoi faire ?
Depuis trois ans, j’ai accès à la compta, à la paye, je réalise moi-même les tableaux récapitulatifs et brusquement, le lendemain de ma démission, on se précipite sur ma messagerie, et d’emblée, on se doute que je suis une délinquante, et on découvre que je suis une terroriste…. assez stupide pour laisser des mails compromettant dans sa boite mail.
A savoir, j’ai vidé mon users perso comprenant documents obsolètes et tableaux non terminés que je me suis envoyé chez moi pour faire le tri. Délit …DAMNED ! Je suis une voleuse de données informatiques !
On pourrait croire que la création du GIP aurait eu pour but essentiel de rationnaliser les ressources financières et humaines pour les mettre au service de l’emploi dans une conjoncture de crise… Que nenni !
Il semble que les responsables soient positionnés sur les starting blocs prêts à poursuivre une salariées qui ne souhaite que partir sans rien demander que son dû. ( 1338 € net mensuel après mon augmentation de avril 2011, le plus bas salaire du GIP hors contrats aidés)
Mon fils m’a dit de ne donner aucune explication sur les accusations.
« T’expliquer avec des gens comme ça, c’est déjà te conduire en coupable. Ils utilisent des moyens juridiques pour te casser, tu leur réponds sur le même terrain . » dit-il. Et, il a raison.
Ceux qui me connaissent savent qui je suis. C’est l’important.
C’était juste pour que vous sachiez …. Comme disait Mous. (pièce jointe)
Combien faudra-t-il encore de « Pour que vous sachiez …», pour que vos présidents se préoccupent de la souffrance au travail au moins presque autant que de la réduction des coûts ?
Et, quand comprendront-ils qu’il est , au moins, aussi important d’avoir une gestion des ressources humaines raisonnée pour construire une équipe performante qu’une gestion rigoureuse de chaque euros sur fonds publics ?
ET, quand prendront-ils le recul nécessaire pour écouter autre chose que le « toujours » même son de cloche de quatre cadres de la structure (ceux-là même qui ont pignon sur CA et sur présidents) ignorant le droit de réponse des salariés de base et ne respectant pas la présomption d’innocence, je parle pour moi. Confiance aveugle au point de déposer plainte et menacer de poursuite au pénal ?
PLIE : Amandine, Caroline, Axelle , Dorothée, Mostafia parties en courant ….. aucune remise en cause !
MDE : Philippe, Holly, Mauricette, Dominique, Fabienne, Véronique, Nathalie …… chouette, économie !
ML : RAS .Trois départs non conflictuels, simplement choisis et dignes. Ils n’ont pas l’esprit GIP, parait-il .
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Cependant, ce mail a pour but essentiel de vous remercier tous pour les bons moments passés ensemble et pour le soutien amical que vous m’avez apporté. J’aurais aimé continuer à travailler avec vous, mais, je n’en suis plus capable.
Je sais que je reverrais certains occasionnellement, et ce sera toujours avec plaisir.
Je pars donc en courant, « je secoue la poussière de mes sandales » et j’avance… JE RESPIRE……
J’ai un nouveau boulot début avril et je commence à bosser comme autoentrepreneur, fin mars, ça m’aide à tourner la page et à positiver.
J’ai 59 ans et je rebondis, on me fait confiance. Autant dire qu’il faut simplement croire en soi et aller de l’avant.
Au revoir, les amis.