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17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 14:14

http://alternatives-economiques.fr/blogs/abherve/2011/12/14/fusion-plie-mission-locale-et-maison-de-lemploi-dans-le-nord/

Mes commentaires sont en bleu, en noir italique, ce sont ceux de YD.

 

Monsieur , à lire ce commentaire de mon ex collègue, je souhaite avoir un droit de réponse concernant le GIP AGIRE VAL DE MARQUE dont j’ai démissionné en février .

Yannick a dit :Bonjour M; le Professeur,

6 mois après la constitution du GIP AGIRE par les communes du Val de Marque (MDE + ML + PLIE … MDE structure porteuse).

Ce message n’est pas un bilan, notamment au sens financier du terme, il est un peu tôt. Même si ça reste l’une des questions principales. Il est juste un point d’étape sur les difficultés rencontrées et les plus values opérées:

Les difficultés:

Elle sont d’ordre comptables et administratives:

Considérations comptables:

Mise en place d’une comptabilité unique, mais analytique afin de bien séparer les entrées de subventions et les dépenses afférentes. Pas de mélange des genres, pas de subventions qui irait remplir une fonction qui n’est pas la sienne. Pas de “pot commun”. Les GIP n’ont aucune obligation d’embaucher un CAC (le commissaire du Gouvernement veille), mais nous avons fait ce choix … question de transparence. Nos comptes font l’objet d’une publication annuelle au JORF.(toutes les associations font l’objet d’une pubication des comptes au JORF)

Dans toutes les associations qui bénéficient de subventions, il y a une comptabilité analytique, et forcément, les subventions doivent faire l’objet d’un suivi des dépenses en rapport avec leur objet, ce n’est pas une particularité du GIP. Dans un GIP, c’est seulement plus lourd et plus fastidieux. Ex : Mission locale : suivi FIPJ, FDAJ, Permis Hirsch , FSE parrainage etc….Avec la formation du Gip, il faut faire de l’analytique à deux niveaux, d’une part la structure et ses financeurs, d’autre part, les différents budgets au sein de chaque structure..Bonjour la complication analytique. Coût en temps passé sur des problèmes qu’on n'aurait pas sans le GIP.

Le GIP AGIRE a d’ailleurs pour ce faire dû engager un expert comptable pour la mise en place et le suivi de cette comptabilité que le comptable ne savait pas faire seul.

Les comptes de bilan vont fusionner donc seront moins facilement lisibles sur chaque dispositif et le compte de résultat devra faire l’objet de trois comptes de résultat analytiques pas forcément acceptés par les financeurs d’autant plus que MDE, ML et PLIE n’ont pas les mêmes missions du tout, même si tout tourne autour de l’emploi.

Le compte de résultat global ne sera pas parlant pour les financeurs différents et les comptes de résultat analytiques ne sont pas validés par le CAC ou alors, il y aura encore là un coût supplémentaire.

Yannick a dit :Comptes bancaires: 3 objets sociaux = 3 banques et 3 comptes différents pour le moment. Nous travaillons sur la possibilité d’une réunion des comptes dans une seule agence, un compte principal et 3 sous comptes afin d’éviter de tirer les lignes de trésorerie et payer les pénalités.

Concernant les lignes de trésorerie , il y a danger de voir une des structures pomper la trésorerie d’une autre plus saine et je ne pense pas que les financeurs voient cela d’un bon œil. Ce genre de dérive va très vite si on n’a pas des gestionnaires rigoureux et vigilants.

Yannick a dit :Mise en place d’une fiche de paie harmonisée, la même pour tout le monde. Pas réellement évident à faire il faut harmoniser les pratiques. … Harmoniser les pratiques lorsqu’il n’y a qu’un seul comptable, je ne vois pas le problème, les fiches de paye n’ont rien de compliqué.

Par contre, le coût de la masse salariale augmente, car le passage à plus de 20 salariés alors que la ML et la MDE ne dépassait pas ce seuil entraine des coûts supplémentaires, FNAL ? Formation professionnelle… 12 000 euros en plus sur la taxe sur les salaires car on ne bénéficie plus de trois fois l’abattement de 6000 €, mais une seule fois …etc…..

Yannick a dit : La ou il y avait 2 responsables financiers, il n’y en a plus qu’un. (le second ayant pris sa retraîte). La ML 36h et 6 RTT … les autres 35h/sec …. accord négoscé avec les DP pour mettre tout le monde à 36h/6 jours RTT … validé par notre CA le 11 Mai dernier.

Par contre , harmoniser les pratiques au niveau des RTT, cela a demandé beaucoup de temps, beaucoup de négiociations et cela a eu un coût non négligeable.

Il eut aussi été utile d’harmoniser les salaires, car les MDE, comme on le sait, sont issues d’une volonté politique de terrain et ont bénéficié à leur création de financements importants, les élus locaux ont alors embauché des gens qui leur étaient proches politiquement avec des salaires prohibitifs comparativement aux salariés des missions locales qui s’en étaient toujours tenues à leur convention collective. La création du GIP a entrainé bien des grincements de dents. J’ajoute que 90% des cadres issus de la MDE sont objectivement des soutiens politiques du président et ne s’en cachent pas. Ce n’est pas le cas du PLIE et de la Mission locale où personne n’affiche ses orientations politiques.

Yannick a dit :Considérations administratives:

Difficultés à expliquer aux partenaires et créanciers notre nouvelle organisation (notamment les financeurs, DIRECCTE, collectivités, FSE …). Beaucoup de mails envoyés. D’informations dispensées. Difficulté tant que le nouveau numéro SIRET n’est pas attribué, notamment pour les déclaration obligatoires, les contrats et les DUE. EVIDEMMENT .

Considération RH:

Aucun problème suite à la fusion.

NO COMMENT ! Il faut s’empresser de rire de tout de peur de n’avoir à en pleurer !

 Yannick a dit :Mes colléges ont fait l’objet d’informations collectives et individuelles, pendant 2 années. Les interrogations ont toujours eu leurs réponses. La règle était la transparence! Les DP se sont impliqués. Aucun remous. Aucune gréve. Je leur ai promis que rien ne changerait pour eux. Ils m’ont fait confiance … et? Rien n’a changé pour eux … transfert des contrats de travail au titre de l’art. L 1224.1 du code du travail.

Une démission dans la SAGOui, en effet, c’est moi la démission qui faisait suite au poussage à la porte de la secrétaire de direction du PLIE quelques mois avant (rupture conventionnelle après grosse depression ). Nous avons clairement l’une et l autre ,rendu publique nos colères et nos reflexions qui sont restés lettres mortes.

Yannick a dit : la connaissance commune des dossiers nous a permis de rester à 3 (un responsable financier/ Une assistante de Direction / Un conseiller juridique et RH) …Précisons que le conseiller juridique est un stagiaire qui est passé cadre en 18 mois contre l’avis de la directrice. On a appris ensuite que ce monsieur avait la carte au parti du président et se prépare à participer aux communales au côté de la vice présidente, rien de bien sain. Le président a clairement outrepassé ses droits en embauchant ce jeune juriste car comme vous le savez, dans un GIP, c’est le directeur nommé par le CA qui a la charge et la responsabilité des ressources humaines.

Yannick a dit :on se partage les missions, nous travaillons plus que nos 35h mais appliquons les périodes “pleines et creuses” nous rattrapons en période d’été. Vu la masse de travail? Soudés comme jamais! Pour appliquer des horaires variables, il faut annualiser le temps de travail, ce qui n’a pas été fait au GIP AGIRE. Mais, c’est clair, que la complexité de la mise en place et du suivi des trois dispositif donnent un travail considérable dont chacune des structures aurait pu faire l’économie. Il eut mieux valu se concentrer sur les problèmes d’emploi.

Yannick a dit :2 embauches CDD de 12 mois sur une action expérimentale. 2 embauches CAE. 2 stagiaires de bac +5 acceptés et rémunérés pour 4 et 6 mois.

Rien a voir avec le GIP, les deux CDD sur 12 mois étaient déjà embauchés avant la création du GIP et dans chacune des structures, il y a toujours eu des embauches en CDD sur des projets ponctuels, tout comme au temps du plan de relance en 2010 pour les Ml .

Yannick a dit :J’en oublis certainemant. Ce post est juste un petit panorama de “terrain”.

Mais tout roule. Le Val de Marque ne fait pas trop parler de lui, et pour moi c’est bon signe pour le moment. Je précise qu’en deux ans, il y a eu 15 départs, deux retraites non remplacées, deux licenciements dont la directrice de la MDE (fallait faire de la place, n’en garder qu’une),( le deuxième licenciement fait l’objet d’un procédure aux prudhommes) , des mises à disposition qui ont souhaité retourner dans leur commune, trois ruptures conventionnelles, six démissions, des successions de contrats précaires.

Yannick a dit :Rendez vous dans 6 mois pour un autre bilan, financier et terrain.

Eh, bien , en conclusion, il me semble que le bilan à faire n’est pas de savoir si le petit club GIP va bien et si on y est content, mais bien de savoir si ce GIP est en effet opérationnel sur le terrain, plus efficace, plus innovant, plus dynamique pour créer une dynamique de création d’emplois, de formations opérationnelles et utiles dans un Val de Marque marqué par 25% de chômage chez les jeunes. C’est bien cela l’essentiel, il me semble.

Mes respects

C B

 

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