Humanitaire et limites

Hier, c'était l'AG d'une assos dont je fais partie sur Lille. C'est une assos nationale qui a des antennes en région et qui est composée de retraités jeunes et vieux qui mettent leurs compétences au service des plus démunis en France et à l'étranger et vient en soutien à d'autres assos qui manquent de bénévoles dans certains domaines comme la compta....

Pour ma part, j'informatise la compta d'un théâtre qui met en scène des situations de vie et des problèmes humains et qui permet une reflexion en commun avec le public pour gérer le conflit ou la difficulté.C'est un théâtre inter actif.

Je ne connaissais pas bien l'assos et j'y ai rencontré des gens divers et intéressants, des ingénieurs, des menuisiers, des chefs d'entreprise, des agriculteurs, des médeçins, des infirmières, des enseignants...... Certains sont bénévoles en France et font occasionnellement des stages à l'étranger pour former des gens à des techniques diverses ( froid-menuiserie-culture ...), quelques enseignants partent à l'étranger pour un année scolaire,certains font de l'alphabétisation en France ou de l'aide à la création de micro entreprise, d'autres aident les jeunes ou moins jeunes à retrouver un emploi ou à retrouver un projet de vie et de travail en lien avec les missions locales. J'aime la diversité de cette association.

J'ai, en particulier sympathiser avec un couple d'ex profs de maths, le monsieur étant guinéen d'origine, deux de leurs enfants sont repartis en Guinée après leurs études, par souci de retrouver leurs racines sans doute.
Cet homme parlait avec passion de son pays d'origine, la Guinée où , à une époque, il avait demandé à repartir en coopération , mais a été refusé par une Guinée qui n'appréciait pas de voir des gens trop savants revenir là-bas.
J'ai appris que la Guinée est ,parmi les pays d'Afrique, un des pays qui aurait le plus de possibilités de devenir riche et de permettre à sa population de vivre aisément. Il y pleut beaucoup, le pays est verdoyant, tout pousse facilement, d'ailleurs, personne n'a faim en Guinée.Le sous-sol regorge de mineraie qui est exploité, essentiellement, par des ukrainiens qui viennent prendre les terres et les emmènent chez eux pour presque rien. Près de Conakry, la France avait financé la construction d'un barrage hydroélectrique qui pouvait fournir en électricité la Guinée et une partie du Mali, mais le pays qui en avait pourtant les moyens ,n'a pas voulu former des ingénieurs pour gérer la maintenance et le barrage ne permet pas de fournir de l'électricité; si bien qu'à Conakry, il y a du courant par intermittence et la plupart des gens qui ont des petits moyens sont obligés d'avoir un groupe électrogène. Celui qui est à la tête du pays est un très vieux militaire borné, Lansana Conte, qui ne fait rien pour le pays.

ça pose bien le problème de l'articulation entre l'aide humanitaire, les politiques en place et aussi, la recherche de profit que suscite l'Afrique avec son sous-sol.
Beaucoup de paramètres entrent en ligne de compte et il faudra encore des années avant que l'Afrique ne s'éveille, ça dépend aussi beaucoup des africains eux-mêmes. Mais, il est bien difficile de bâtir la démocratie quand on n'est pas instruit et que l'on vit dans la misère.
 Il parait que ça bouge doucement et certains disent lorsque l'on met en avant les émeutes et les massacres :
On n'entend un arbre qui tombe, mais on n'entend pas une forêt qui pousse !