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11 juillet 2008 5 11 /07 /juillet /2008 14:39


Encore beaucoup d'otages vivent en enfer !


Emilio Moncayo, le plus jeune et le plus ancien captif des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). Alors agé de 19 ans, ce caporal de l’armée colombienne a été fait prisonnier avec dix-sept autres soldats le 21 décembre 1997. Ce jour-là, leur base militaire, située à Pastacoy (près de la frontière équatorienne), venait d’être attaquée par les Farc.

En 2001, seize membres de ce groupe d’otages ont été relâchés grâce à un accord humanitaire intervenu entre les autorités colombiennes et la guérilla. Pablo Emilio Moncayo et l’un de ses camarades à peine plus âgé, José Libio Martinez, sont restés aux mains des preneurs d’otages. Après dix ans et plus de six mois passés dans la jungle, ces deux hommes détiennent le record de la détention la plus longue parmi les captifs de Colombie.

Le père de l'otage a ému toute la Colombie

Le nom de Pablo Emilio Moncayo est sorti de l’oubli grâce à l’action de son père Gustavo. Professeur en sciences sociales, Gustavo Moncayo a parcouru en 2007 plus de 900 kilomètres à travers le pays « pour défier l’indifférence des Colombiens » et les alerter sur le sort de son fils. Le marcheur obstiné a ainsi ému tout le pays. La presse l'a comparé à Gandhi ou Martin Luther King. Fin 2007, il s’est rendu en France, à l'invitation de la Fédération internationale des comités Betancourt, et dans d’autres pays européens.

Le 22 juin dernier, la guérilla a rendu public une nouvelle « preuve de vie » de son fils. Dans cette vidéo connue de la famille depuis avril (voir ci-dessus), Pablo Emilio adressait un message d’encouragement à Ingrid Betancourt, dont les dernières images connues laissaient craindre un état de santé déplorable. « Ingrid, je vous invite à continuer, à vous lever », déclare-t-il tout en lui demandant de ne pas se laisser avoir par « la forêt et par l’enfermement ». Le 2 juillet 2008, alors que la Franco-Colombienne était exfiltrée de la jungle après six ans et demi de captivité, le Pr Moncayo avait repris son baton de pèlerin. Il a aussitôt rallié Bogata pour rencontrer les otages colombiens de retour chez eux.

Ingrid Betancourt, libre, et Gustavo Moncayo, partagé entre la joie procurée par cette libération et la tristesse de savoir son fils toujours captif, devraient rapidement entrer en contact et unir leurs efforts. Interrogé par M6 le 6 juillet, le père du caporal Moncayo s’est adressé au président Sarkozy, à qui il demande de continuer à apporter son aide.

Au Sénat, le message a été entendu. Ce sont les portraits des vingt-cinq otages politiques détenus par les Farc qui devraient orner prochainement la façade de l’édifice.

 

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